Lymphœdème du membre supérieur après un cancer du sein ou "Le syndrome du gros bras"
L' évolution positive des traitements du cancer du sein a mené à une chance de survie globale estimée aujourd’hui à 90% environ. Le dépistage reste indispensable car détecter le cancer au stade précoce augmente les chances de survie. La qualité de vie à long terme est donc importante.
10 à 60% des femmes traitées pour le cancer du sein souffrent d’un des ‘symptômes du gros bras "
Entre 6 mois et 3 ans après le début du traitement du cancer du sein, 10 à 60 % des femmes présenteront au membre supérieur au moins un des symptômes cités ci-dessous et, après 6 ans, plus de la moitié des patientes ont des signes de lymphœdème.
Les plaintes / symptômes de lymphœdème dans le membre supérieur sont : faiblesse, raideur, engourdissement, picotements, douleur, diminution de la mobilité des articulations (épaules) et gonflement. |
Plus la chirurgie axillaire est étendue, plus elle cause de dommages. La radiothérapie double la probabilité de lymphœdème et la chimiothérapie est aussi préjudiciable aux vaisseaux lymphatiques. Le diagnostic est principalement clinique, le grade d'atteinte est mesuré par des mesures de circonférence et de volume du membre supérieur. Des investigations techniques peuvent affiner les stades.
Le traitement est multidisciplinaire et adapté au stade du lymphœdème
La pierre angulaire du traitement du lymphœdème est basée sur des conseils précoces sur l’hygiène rigoureuse de la peau, des exercices thérapeutiques adaptés et de drainage lymphatique manuel préventif.
Si l'œdème survient malgré tout, la physiothérapie combinée à la thérapie de compression à long terme avec bandage s'avéreront nécessaires. Mais le port de bandages de compression et le maintien de la kinésithérapie régulière sont lourds à supporter pour ces patientes.
Des techniques microchirurgicales et greffes de ganglions lymphatiques sont de plus en plus réalisées. L'inflammation, les lésions tissulaires avec des cicatrices dures et l'accumulation de graisse et de liquide conduisent à des formes de plus en plus sévères de "syndrome du gros bras". Dans les cas plus graves, la liposuccion sera effectuée mais c’est une option de dernier choix.
Des expériences de thérapie au laser, plasma riche en plaquettes (PRP), injections de facteurs de croissance et thérapie par ondes de choc (ESWT) sont testées.
Dr Erika Joos
Article de la Newsletter d'Europa Donna Belgium n° 23, 2021
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